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 ( Promo BULLES)

Cher Polnareff’s, si j’en crois vos notes de pochettes, vous êtes désormais l’un et l’autre comme embarqués sur la même nouvelle galère. Dommage ou tant mieux ? Je me souviens du Polnareff d’hier et des planeries crescendo qu’il a su m’apporter sur son piano. Aujourd’hui, débarque l’autre Polnareff, allumé, voire ébloui par un soleil très californien. Il a tout compris celui-là, tout analysé aussi : le feeling west coast, le son satiné de violons et les chœurs qui s’envolent à tire-d’aile. Michel a beaucoup la bande F.M de Los Angeles, ça crève les tympans. « Bulles » est à l’image de la langue d’Esope , c’est à la fois la meilleure et l pire des choses. Voyons-en d’abord la tarte à la crème avant de passer la brosse à reluire. Attention, Michel ça colle aux cheveux ! Comme les textes signés J-P Dréau. Ah ! la la, pourquoi Delanoë et Dabadie t’ont-ils lâché, à moins que Dréau ne t’aie fait un prix pour les duplicata de « Je veux de l’amour », « je t’emmène où l’on n’emmène pas »…et puis quoi encore ! Tu devrais te remettre à la machine à écrire, tu sais qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Regarde tes mélodies, elles sont ton principal atout : simples belles et souvent pleines de feeling. Elles savaient nous toucher. Parce que, pour nous, petit Français, tu étais le phénomène le plus proche de la Beatlemania anglaise. Et aujourd’hui, tu reviens avec ce petit précis de musique américaine qui n’a rien à envier à Bob Scaggs, Michael Franks ou Steely Dan. Même que « Radio » est un bon mixage de « Whay a fool believes » et d’Hall and oates. Comme « Joue-toi de moi » qui flirte avec le son Christopher « mellow » Cross. J’avoue que dans le style et en français, ça sonne vraiment bien : personne n’a réussi cela avant toi. Clap. Clap. Clap. Et c’est à l’autre Miche que je m’adresse, celui qui pointe un peu son nez dans « Je t’aime ». De deux choses l’une, soit « Bulles » est un coup monté par toi pour te tailler un nouveau public, l’initier à une musique que tu aimes et dont tu as dessiné les gros traits, pour l’emmener plus loin par la suite

- traduire au prochain album - , ce sera peut-être yankee mais pas du Macdo aseptisé. Seconde hypothèse : le soleil de Californie a tapé si fort qu’on te fait prendre du Dréau pour une lanterne et là, ça n’est plus de mon ressort…

Gérard BAR-DAVID