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Michel Polnareff : « Je ne vis pas coupé du monde »

Michel Polnareff ne ressemble plus beaucoup à ses dernières photos. Ses cheveux mi-longs, blonds et bouclés, lui tombent désormais au milieu du dos en longues cascades brunes - très emmêlées - où brillent quelques reflets argentés. Son visage est rongé par une barbe naissante. Il porte toujours ses larges lunettes de soleil noires aux montures blanches. Comme au temps des années soixante-dix qu’on retrouve dans la nouvelle émission de Cloclo Junior, sur TF1.

« Le passé ne m’intéresse pas . Je vis pour aujourd’hui et demain. Je suis pourtant content que le public le redécouvre, avec le recul, certaines chansons. »

Peut-petre les siennes. Le groupe Norvégien, Avalanche, vient de reprendre « Love Me, Please Love Me » et le groupe « Le cri de la mouche », « La Mouche ».

« Je suis flatté quand des artistes chantent mes chansons, surtout quand c’est bien, ce qui est le cas. »

Si, Polnareff porte toujours des lunettes de soleil, ce n’est pas pour protéger ses pupilles. Il ne l’a pas vu depuis deux ans.

« Si je veux du soleil, je regarde en moi, à la recherche du soleil intérieur. Si je veux vraiment le voir, je le cherche là où il est, à une fenêtre. »

Voilà plus de deux ans que Michel Polnareff n’a pas quitté un hôtel du centre de Paris, où il nous accueille.

Un lieu d ‘exil volontaire où il vit enfermé, mais pas reclus. Polnareff ne quitte jamais son combiné de téléphone portable, qu’un garçon d’étage transporte partout où Michel se déplace dans l’hôtel. Le monde extérieur, il le découvre à travers ce que lui racontent, le plus souvent au bar, avec un verre de vodka, les clients de l’hôtel, ses amis de passage.

« Je parle à tout le monde, c’est dans ma nature. J’aime les contacts, savoir ce que les autres font dans la vie et s’ils sont heureux de le faire. Je découvre aussi ce qui se passe dans le monde, pas par l’information, mais par l’émotion qu’un événement a créé chez quelqu’un. Ici, je me suis évadé du quotidien. J’en avais simplement besoin pour pouvoir me concentrer. L’extérieur ma distrait facilement. »

Sa dernière occupation a été l’élaboration du clip de son nouveau 45 tours « LNA HO » ( Helena a chaud) !

« Je voulais ne pas y être présent physiquement, pour mettre en avant la chanson et le jeu de mots avec les lettres. Nous avons glissé, avec Pascal Roulin, le réalisateur, un personnage fictif qui me ressemble, un enfant, Polna BB, ce qui lui permet de jouer avec les lettres. Nous avons employé pour ce clip, les techniques avancées des images de synthèse en 3D, sur des images de dessins animés. Elles nous ont permis de rendre joyeuses toutes ces lettres et ne pas en faire un exercice de style d’écolier. »

Aussi incroyable que cela paraisse, Polnareff travaille à son clip comme il avait enregistré son album, sans quitter l’hôtel. .

« J’ai écrit le canevas, imaginé les décors et la structure du clip à partir des planches. Je n’ai pu voir le personnage qui me représente avant la fin. Il était bloqué dans l’ordinateur. »

Polnareff n’a pas son pareil pour jouer avec les mots. Dans « LNA HO », il écrit des phrases entières à partir des lettres et de leur sonorité.

« La chanson est partie d’une blague avec des lettres. J’ai essayé d’en faire des phrases qui tournaient toutes autour de la lettre Q, sans jamais l’employer. Trop facile ! Je me suis fait un défi de tenir quatre minutes et de raconter une histoire selon ce procédé. »

Un exploit ? Minime quand on sait que « LNA HO » est une histoire qui court sur les trente pages du livre qu’écrit en ce moment Polnareff, sur un ordinateur, dans sa chambre d’hôtel,

« Déjà cent pages que je n’ai pas encore relues, sur le même thème que l’album KAMA-SUTRA ».

EXERCICE ET MUSCULATION :

Sortira-t-il un jour ?

« Je l’ai momentanément abandonné. Impossible de me concentrer sur plusieurs choses à la fois. J’ai eu une activité cérébrale intense récemment. Je vais désormais m’occuper de mon physique, faire de l’exercice et de la musculation. J’attends pour cela d’avoir un but. La scène peut-être. »

Il faudrait alors à Polnareff quitter son hôtel.

« En arrivant, je ne savais pas combien de temps j’allais y rester. Il n’a jamais été question pour moi d’y rester toute la vie ! »

C.T